La ferme des Derains

Les yeux de Charles s'allumèrent à la vue de la bouteille de rouge.

* En fin de compte ce viel homme n'est pas un sauvage *

Il prit le verre que ce dernier lui tandait et le porta ausitot à ces narines afin de comencer la dégustation.Ces yeux se plissèrent alors au premier reniflement, ce n'était pas un grand cru mais il ne fallait pas s'attendre à mieux par ici mais le vin c'est le vin et il ne faut pas le gacher pour autant.
Le verre bascula alors legerement et se vida doucement de son contenu puis Charles, s'essuyant grossièrement avec sa main, reprit la parole.

"Votre femme m'a fait rapidement comprendre que cet acceuil n'était dut qu'à cet homme donc je comprend tout à fait votre attitude, j'aurais fait apreil à votre place.
Maintenant pour ce qui est du passage de l'autre coté de la ligne de démarcation il ne s'agit seulement que d'une formalité.Il fallait que je vienne vous rencontrer car je vais sans doute faire plusieurs fois le voyage de part et d'autre de la frontiere, mes activitées m'y obligeant vous comprenez ? "

Une nouvelle gorgée vint rafraichir le gossier de Charles qui repartit de plus belle dans son explication.

"J'ai donc besoin de quelqu'un de sûr pour m'aider et je pense que vous êtes cette personne.Pour ma part, j'ai fait ce chemin pour trouver un accord avec vous et avoir si possible vos coordonnées car d'ici ce soir je serais surement près de la cote et si je devais, on ne sait jamais, ramener quelqu'un à Lyon, je le ferais passer grâce à votre aide.
J'ai maintenant sur moi une somme d'argent que je vais vous remettre afin que vous puissiez travailler pour les Francs-Maçons à temps complet...Si mes informations sont bonnes c'est 100 tickets pour que vous soyez notre passeur exclusif et 15 tickets par passage...C'est bien celà?"

"Mmhmh"

Il avala le verre qu'il dégustait à son tour

"Tout à fait..tout à fait."

Sortant un petit pain de son panier il en arracha la miche qu'il tendit à De Laraimondit

"Devez avoir faim aussi non?"

S'arrachant un morceau il en mordilla un bout avant de reprendre

"Il me vient une idée..vous sembliez vous y connaitre un peu avec mon tracteur...j'ai justement besoin que quelqu'un y jette un coup d'oeil de temps en temps. Ca vous ferais une excuse pour passer. Z'en penser quoi?

Et si vous y jete vraiment un coup d'oeil je vous fais le premier passage à l'oeil"

ll termina sur un clin d'oeil.

Les gargouillements du ventre de Charles avaient dut alerter le vieille homme et la miche que ce dernier tendait à Laraimondit fut appréciée à sa juste valeure, permettant ainsi au viticulteur de reprendre des forces.
La bouche à moitié pleine de ce repas plutot sommaire mais lui coupant l'appétit, il accepta le marché qu'on lui proposer.

"Je veux bien jeter un coup d'oeil à votre tracteur, celà me rappelera des souvenirs...Mais je ne vous promet rien, je ne suis pas un mécano et je m'y connait que très peu dans ce genre de chose,mais qui sait après tout..."

Arrachant généreusement un autre morceau de miche avec ces dents, Charles ouvrit sa petite valise et en sortit une envellope épaisse qu'il tendit à son hote.

"Voilà, il y a dedans les 100 tickets pour une collaboration exclusive avec notre sociétée...Et maintenant allons voir ce tracteur, le temps presse."

Charles proposa alors de quitter 'sa cache' au paysans afin d'accélerer les choses.Le chemin était encore long avant d'atteindre son but et il était pressé d'y arriver, de montrer à tous sa juste valeure et ces qualitées, celles auxquelles on ne faisaient jamais allusion dans sa ville natale, celles que l'on rattachaient plus à son nom et son statut qu'à son mérite personnel.

"Faut pas se presser mon petit...faut pas se presser"

Il sortirent tout de même de la grange pour se rediriger vers la cour de la ferme. La tracteur était là, plein de boue, et perdant légèrement de l'huile.
Ils passèrent la fin de l'après midi à l'inspecter, jusqu'à ce que la Mme Derain les appela pour le souper. Le début de la soirée arrivait quand Mr Derain proposa à son hôté d'aller dormir. Vu son impatience ils partiraient au petit matin, avant le lever du Soleil, et il valait mieux être en forme.

Le coq n'avait pas encoré chanté que Charles fut réveillé en sursaut par le fermier.

"C'est l'heure mon p'ti gars. Je vous attend à la voiture."

Il quitta la chambre, descendit les escaliers et fit claquer une porte.

Encore à moitié endormit et les yeux pas très bien ouvert, Charles rassembla le peu d'affaire qu'il avait sorti de sa valise la veille.
Habillé rapidement, il descendit à son tour les marches des escaliers, silencieusement, afin de ne pas réveiller Mme Derain, surement encore en train de domir vu l'heure.

Dehors,les arbres étaient blancs, non pas à cause de la neige, mais de la gelée qui s'était surement abattue dans la nuit sur la région.La brume était également présente.On la distinguait au loin dans les champs entourant la ferme et la fraicheur qui l'accompagnait raviva aussitot Charles qui fut réveillé une bonne fois pour toute, ce qui lui permit d'éviter de se tordre la cheville dans un des nombreux trous que comptait l'allée principale menant à la voiture alors en marche et dont les gazs d'échappement créés un épaix nuage blanc se confondant avec le paysage.
La porte de la voiture claqua alors de nouveau.

"C'est bon on peut y aller...."

Madame Derain qui revenait de la traite des vaches leur fit un signe de loin. Et la voiture démarra.

Le début du voyage se passa sans problème, seul défilait la silhouette des arbres encore à moitié perdu dans l'auba matinale.
Après quelques dizaines de minutes il approchèrent de la ligne de démarcation.

[suite en privé: MP]