Aérodrome de Saint-Just

L'Aérodrome de Saint-Just possède une petite tour de contrôle, dix entrepôt enserrant deux pistes de décollage parallèles, la 25R et la 25L.

La voiture de Luther arrive alors que toutes les lumières de l'édifice commencent à s'allumer. Il est 18h, et la nuit tombe. Ils se garent sur le parking à proximité de la tour de contrôle. La piste est déserte.

Luther fait signe au chauffeur de rester dans la voiture. Les portes claquent et trois hommes marchent en direction des entrepôts. A chaque respiration, de la fumée danse devant les visages. Avec la nuit, le froid s'est encore accrût.

"Entrepôt numéro 09..."

Les Allemands, après avoir remarqué l'inscription en gros du chiffre 9 sur la tôle, se dirigent vers l'entrepôt en question. Ils y entreront, si possible...

La porte du hangar est verrouillée. Luther regarde aux alentours. Il y a bien de la lumière au rez-de-chaussée de la tour de contrôle. D'allieurs, une lampe torche s'est allumée près de la voiture, et un individu semble discuter avec le chauffeur (HJ: il est l'un de tes hommes).

De l'autre côté, à 100 mètres à peine, une unique sentinelle semble faire son tour de ronde, avec sa lampe de poche...

Porte fermée, évidemment... Luther remarque cependant vite les lumières et les sentinelles. Il se tourne vers Hans, qui l'accompagnait.

"Vas demander si l'entrepôt est éclairée. Si tel est le cas, fais venir le responsable des clefs."

Hans part à pas rapide vers la tour de contrôle. Sur le chemin, il croise la sentinelle qui discutait il y a un instant avec le chauffeur. Ils reviennent tous les deux. C'est un simple soldat de la Wechmacht qui vient saluer Luther.

"Bonsoir, Lieutenant-Colonel. On m'a dit que vous vouliez pénetrer à l'intérieur de ce hangar."

Luther aquiesce. Le soldat détache un trousseau de clé de sa ceinture. Il en sélectionne une, et ouvre la porte de l'entrepôt. Wachendorf et les 3 autres hommes entrent dans la bâtisse. Le soldat actionne un interupteur, des néons s'allument tour à tour dévoilant l'interieur.

Plusieurs carcasses d'avions sont disposées là. Certaines sont déjà toutes rouillées, d'autres présentes des pièces visiblements ajoutées. Mais ce sont tous des avions de type français. Aucun Tante Ju ne peux être à première vue distingué.

Luther soupire en observant le amas de ferraille. Ses yeux se balladent silencieusement dans l'entrepôt, durant quelques longues secondes. Finalement, il se tourne vers ses 2 hommes.

"Fouillez moi tout cela... Essayez de trouver un avion ressemblant au notre. Ces sauvages de brésiliens l'ont peut-être repeint..."

Tandis que les deux soldats commencent leurs investigations, Luther s'approche de la sentinelle.

"Ils sont tous là?"

Le soldat vascillait légèrement. L'interrogation de Luther le reveilla quelque peu.

"De ? Ah. Les avions ? Oui, tous... Tous ceux réquisitionnés..."

Il regarde mollement les hommes de Luther s'activer. Ceux-çi reviennent après quelques minutes.

"Tous les avions paraissent authentiques. Les traces de rouilles ne sont pas faussées, et leurs immatriculations respectives sont bien françaises. Ce ne sont que des vieux avions que des paysans devaient garder dans leurs granges. Aucun n'aurait pu voler il y a moins d'1 mois."

Ils complètent.

"Le nôtre n'est pas ici..."

Luther soupire longuement. Voilà une enquête qui promet d'être difficile... Aucune piste, rien... Il ne va tout de même pas se taper l'inspection de tous les aérodromes de l'Ouest de ce pays de merde ! Il se tourne cependant vers le soldat.

"Il y a bien un registre, référençant tous les mouvements sur la piste? Aterrissage ou décollage? Je vous prie d'aller me le chercher soldat..."

Si le soldat répond par la positive, Luther et ses hommes iront attendre le document dans la voiture. Il commence à cailler, mine de rien...

Et au soldat d'acquiescer, et d'aller chercher le dit-registre. Luther et ses hommes retournent à leur voiture. La sentinelle revient quelques minutes plus tard avec le registre. Il le donne à Hans qui le lit.

"Il n'y a pas eu d'envols, ni d'aterrissage de Tante Ju ces dernières semaines... Cependant (sa voix se fait plus forte) un avion avec une aile en feu a survolé le site. Il prenait la direction de Poitiers..."

Le soldat l'interrompt. "Oui, nous avons essayé de rentrer en contact radio avec lui, mais il n'a pas répondu."

Hans: "Pourquoi ne l'avez pas déclaré aux bureaux supérieurs ?!"

"Le rapport se fait toutes les fins de semaines... Et on est vendredi. On a vu cet avion il y a trois jours... Un peu moins..."

A la révélation du soldat, Luther se redresse. Un sourire éclaire son visage. Cet avion en feu, c'était le Tante Ju... Il en est persuadé.

"Merci Soldat... Direction l'aéroport de Poitiers ! Allez, fissa."

Le sommeil attendra, un tour à Poitiers, et on avisera...

Tous remontent dans la voiture et laissent le soldat pantois sur le parking, le registre dans la main.

La voiture le Luther démarre en trombe, et prend la direction de Poitiers.

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