Hôtel Jean Baucé

La berline de Wachendorf s'arrête devant un bâtiment dont la facade bien éclairée s'élève en un style renaissant. Une double porte vitrée encadré par un pseudo-portique de temple antique, sert d'entrée majestueuse. Au dessus d'elle, un panneau illuminé signale: Hôtel Jean Baucé.

En s'arrêtant, un majordome s'approche de la voiture. Il vient ouvrir la portière de Luther. Celui-ci peut alors sortir.

"Bonsoir Monsieur, bienvenue à l'Hôtel Jean Baucé."

Il est un peu moins de 22h00, et la neige se met à tomber, entrainée par le froid nocturne. Un bruit de moteur fait se retourner Luther: un véhicule de la Wechmacht passe à vive allure à côté de sa berline, fesant crisser ses pneus dans le virage que forme la route un peu plus loin.

Le passage du véhicule fait hésiter Wachendorf... Le suivre? Non... Finalement, ces militaires peuvent être sur une toute autre affaire. Aussi l'officier allemand opte pour un repas et une nuit, plutôt que pour une poursuite.

Les quatre hommes pénètrent dans l'hôtel et Wachendorf s'occupe d'aller réserver quatre lits pour la nuit. Puis il rejoindra ses hommes au restaurant pour dîner.

"Bien Monsieur."

C'est la seule phrase qu'entendit l'officier Wachendorf tout au long de la soirée. Le dîner fut copieux, et offert par la maison. Les chambres furent tout à fait accueillantes, et à disposition. Le grade SS faisait véritablement office de passe-partout dans cet hôtel.

Le lendemain, Luther et ses hommes, reposés et rassasiés se retrouvent autour de leur berline pour le briefing du jour...

[Luther récupère tous ses points de faim et de fatigue.]

Frais comme un gardon, le Lieutenant-colonel Allemand semble de bonne humeur. Mais sa farouche détermination ne l'a pas quitté.

"Le temps est un ennemi. Voilà plusieurs jours que l'avion a disparu... Nos chances de retrouver ce que l'on cherche, sont bien minces. Mais j'y crois encore...

Allez, on file aux bureaux de la wehrmacht... Le Général a intérêt d'être là..."

Sans plus attendre, Wachendorf prend place dans la grosse voiture noire.

... Et elle file aux bureaux de la Wehrmacht de Poitiers.

[

Bureaux Administratifs de la Wehrmacht ]

[ Les chênes - Entrée de Luther Wachendorf]

Luther et ses hommes finissent par rentrer de leur quête vaine. Ils se retrouvent, vers 13h30, dans la salle à manger servant de petit restaurant, lavés et réchauffés. C'est autour de leur repas que Hans se permet une question:

"Vous croyez vraiment que l'on retrouvera cette fille en se rendant à Tours ? C'est une grande ville, et ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin."

Il marque une pause, mordant dans une patate.

"Mais depuis que je travaille pour vous, m'est avis que vous avez autre chose derrière la tête..."

Luther avale une bouchée du ragoût qu'on leur a servi, avant de poser sa fouchette. Il passe le coin de le serviette sur ses lèvres, puis porte le regard sur Hans.

"C'est pas derrière la tête que ça se passe... C'est là..."

Wachendorf pointe un index sur son appendice nasal.

"Elle va à Tours, je le sens... Mais bon, pour le moment, on est ici. Et j'espère qu'on aura pas à rejoindre Tours. J'espère que Lumpel et ses hommes vont mettre la main sur cette pute.

S'ils n'en font rien, au lieu de rester inactif, on tente un coup de poker... Tours..."

C'est aussi simple que cela. L'instinct du chasseur.

Hans acquiesce en secouant la tête comme un élève qui apprend. En jetant un bref coup d'oeil à Dieter, Luther note que celui-ci le regarde presque avec admiration. Theobald attrape son tour de parole.

"Donc, si je vous suis bien, vous comptez principalement sur le travail de l'armée profane. Il ne vous arrive pas de douter de leur, comment dire, compétences ?"

Luther attrape la bouteille de vin rouge et se sert généreusement. Il attrape le verre à pleine main, et en le remuant délicatement, il fait tourner le liquide.

"Lumpel m'a fait bonne impression. Il est, à n'en point douter, un bon militaire. Et même, surement, un bon national-socialiste. Maintenant, il est évident que la Wehrmacht n'est pas la plus compétente pour ce genre de traque...

Si je voulais être sûr de mettre un maximum de chances de notre côté, j'irais trouver la SS. Mais, c'est beaucoup plus compliqué... Avec l'Armée, dire que nous sommes en mission prioritaire pour le Reich, sans donner plus de précisions, ça passe. Il est assez délicat, pour eux, d'exiger un supplément d'informations, et il ne peuvent pas facilement contacter notre hiérarchie directe. Avec la SS, c'est pas pareil. Ils auraient des informations beaucoup plus rapidement..."

Wachendorf porte le verre devant son nez, pour en hûmant la douce odeur fruitée. Puis il le repose, sans en boire la moindre goutte.

"Ce serait trop risqué... Nous n'avons aucune mission officielle. Donc, la Werhmacht s'en charge.

Je ne veux pas, non plus, faire descendre plus de monde de l'Organisation. C'est notre mission. Donc, on se démerde. Si Lumpel ne trouve rien, on fera bouger les choses sur Tours pour essayer de mettre plus de monde à la recherche de la chienne."

Les hommes de Luther acquiescent. Mais ils sont interrompus alors qu'ils finissent leur repas: des feldgrau entrent dans le restaurant et s'empressent de saluer Luther. Après un bref salut:

"Lumpel nous envoie vous dire que la proie a été retrouvée. Elle est actuellement aux Bureaux de la Wehrmacht."

La nouvelle fait son effet, et le petit groupe se presse de quitter l'hôtel.

[Sortie]