Le Grand Hall

Le bâtiment se cache derrière une grande grille en fer forgé. Après avoir traversé une cour de taille respectueuse, Otmar pousse une porte d'entrée monumentale.

Il se retrouve dans un hall aménagé pour accueillir les usagers: sur la gauche, un grand comptoir sur lequel s'échellone régulièrement de petites lampes fait office de secrétariat. Le Grand Hall s'ouvre ensuite largement sur une première salle entreposant rayons et rayons de livres...

Un bibliotéquaire, ou simple récéptionniste, placé derrière le comptoir, et occupé à remplir une fiche, adressa un signe de tête poli à Kessel. Un soldat allemand se tenait au garde-à-vous de l'autre côté du Hall.

Kessel s'approche du soldat et lui parle en allemand dans un ton très calme : "Vous a-t-on prévenu de mon arrivée ? Qui d'autres est au courant ?"

Le taxidermiste regarde l'employé et pose une 3ème question au soldat : "Il peut m'être utile à quoi celui-là ?"

Le soldat ne quitte pas sa position de garde-à-vous. Il regarde Otmar avec des yeux éberlués. Le ton autoritaire de Kessel lui fait prendre des mesures défensives: il ne bouge plus, comme s'il avait affaire à un de ses supérieurs.

"Je ne vois pas de quoi vous voulez parlez, Herr. Je ne suis qu'une simple sentinelle."

Kessel fronce les sourcils. Il fixe un instant le garde d'un oeil noir...

Il se tourne vers le réceptionniste, et s'accoude au bureau : "Bonjour, aucune visite guidée ?"

Le réceptionniste, un peu dandy sur les bords, et visiblement imbu de lui-même, répond directement à Otmar:

"Mais vous êtes dans une Bibliothèque, Monsieur. Il n'y a pas de visite guidée comme dans un Musée ! Si vous voulez un plan des salles, voici." Il tend une feuille imprimée, et indique différent étages avec un crayon à mine. "Au rez-de-chaussée: Littérature Française. 1er étage: Littératures Etrangères. 2ème étage: Encyclopédies et ouvrages de références. 3ème étage: Ouvrages scientifiques et périodiques. Le 4ème étage étant fermé au public."

Il se pince les lèvres, laisse la feuille sur le comptoir, et reprend un travail de classification de fiches.

"Vous êtes bien aimable..." lui arrachant la feuille des mains.

C'est sans hésitation que Kessel monte au 4ème étage. Il prend la peine de regarder s'il n'est pas observé ou suivi...