Bâtiment du Groupe F.T.P - Paris

Auguste lève lentement les mains en l'air, appuyant sur ses hommes un regard significateur. Ils n'ont de toute façon pas le choix, et il doute que l'Abwehr recrute des sujets brittaniques.

-Pas forcément malin de beugler comme ca, camarades, on pourrait être entendu de la rue. Et vous devriez demander des silencieux la prochaine fois que Londres vous envoie du matos"

Il ajoute aussitot, pour ne pas impatienter ses interlocuteurs:

-J'suis Lopez, des FTP, comme vous j'espère... Si vous me croyez pas, allez jeter un oeil dans le coffre de la tire, y'a deux uniformes boches. Et j'espère que vous pourrez faire un lien entre le sang sur les cols et ma sympathie pour les allemands."

Que ses interlocuteurs le croient ou non, il enchaîne.

-J'bosse pour un autre groupe. J'apprécie pas trop leurs valeurs, mais ils ont une bonne organisation, du matos de qualité... et un excellent personnel."
Il lance un regard sur ses gars, avec un sourire. Il a commencé à baisser les bras, lentement.
-On a besoin d'un coup de main pour une action armée. Un train secret des nazis, avec un gradé à bord. On veut le gradé e vie, mais vous pouvez prendre le reste, s'il y a du matos ou des bidasses."

Maintenant, trois options:Les FTP ne le croient pas, il se retrouvera dans la cave, coulé dans du béton.Les FTP ne sont pas interessés, il repart.Les FTP sont interessés, il n'aura pas fait le voyage pour rien.

Puis, une dernière option lui vient à l'esprit, et les poils se dressent sur sa nuque. Il n'as pas affaire à des FTP....

Auguste jette un oeil appréciateur sur les fusils de guerre (hrp:le premier fusil d'assaut, c'est seulement en 44 qu'il est inventé et c'est qu'un prototype) et entre dans le bureau. La tronche de Tillon lui plaît immédiatement, et le type a l'air plus finaud que son sbire.

"Salud camarade! Je sers d'homme de main aux francs maçons. Ils veulent capturer un officier qui voyage dans un train spécial. Je sais pas exactement ce qu'il y a d'autre dans ce train, mais surement quelque chose auquel les allemands tiennent. Alors voila ce que je propose. Une embuscade lors d'un de ses arrêts. Vous avez les mains libres pour décimer les allemands, faire sauter les wagons, piller ce qui se trouve à bord, nous on profite du chaos pour se tailler avec notre schpountz et le cuisiner un coup."

Il ajoute, en grimacant:

"Comme je t'ai dit j'ai aucune idée de ce qu'il y a dans ce train. Je préfère être franc, vous risquez d'être déçus. Mais bon, ca portera toujours un coup à leur moral, ca montrera qu'on est capables de les frapper n'importe où, n'importe quand. Et vu le secret autour de ce convoi, je suis persuadé qu'ils y tiennent beaucoup."

Il termine, espérant que Tillon sera convaincu par ses arguments. L'homme a l'air intelligent et efficace. Peut-être un camarade de la guerre d'Espagne, ou une connaissance de son père. Qui sait dans ce petit monde qu'est la résistance?

"Si ca vous interesse pas, je préfère repartir tout de suite, j'ai énormément de boulot. Si ca vous interesse, je vous en parle devant un bon repas."
Il a un rictus et se frotte le ventre, comme pour se justifier:
"On s'est tapé la route depuis Lyon, la traversée de la ligne sans papiers et deux soldats de la Wermacht, je pourrais bouffer un ours."

[HJ: Autant pour moi, à prendre pour des fusils de chasse alors.]

"Ah. De Lyon..."

Il regarde Auguste, puis jette un coup d'oeil à ses hommes.

"Comme ça !" Il lève une main en l'air. "Vous m'avez l'air futés, mais trop pressés aussi..."

Il retourne vers le bureau, où les quatres hommes qui discutaient avec lui juste avant restent silencieux.

"Venez, entrez un peu plus... Je vous en prie. Et Bart, va chercher un jambon pour ces messieurs."

Le bougre qui les avaient accueillis obtempère dans la seconde. Tillon continue.

"Il nous interesse ton train. Mais tu dis qu'il arrive où et quand ? Tu n'as pas plus d'infos sur ce qu'il y a à bord ?"

[À ce stade du jeu, le train arrive toujours dans deux jours.]

Auguste regarde Tillon, puis le jambon. L'homme sait recevoir, en tout cas. Il secoue la tête en entendant les questions.

"Ecoute, camarade, j'ai pas trimballé tout le dossier avec moi, mais voila ce que je peux te dire. Le train vient d'une destination inconnue, on est en train de travailler sur cette question, j'espère recevoir des infos prochainement. Il passe par les Halles, à Lyon, ca c'est sûr, et il va soit s'arreter, soit ralentir suffisement pour qu'on l'attaque. J'ai un type qui connait les halles, il nous sera utile."

Il jette un oeil sur ses compagnons:

"Le train transporte un dignitaire d'une société secrète opposée aux francs-maçons. Ils ont l'air d'y tenir beaucoup à ce dabe. Je suppose qu'il n'y aura pas que ca dans le convoi, mais c'est tout ce que je peux te dire. Si ca se trouve, vous n'aurez eu pour seul bénéfice qu'un coup porté aux boches... Et je peux vous offrir les deux équipements SS qu'on a récuperé, quand l'opération sera finie."

Auguste relève la tête de son assiette, simulant l'écoeurement:

"T'as bien dit tiré d'UN boche? Merde!! Je suis pas cannibale!"
Après un éclat de rire, il répond aux attentes des FTP.

"Ben, vous savez faire des faux paps, non? Avec ca et en planquant les flingues, vous pourriez tenter la frontière... Je vous recommande juste d'éviter le secteur par lequel on est passé, ca va grouiller d'ici quelques heures."

Il sent son auditoire peu convaincu. Après une bouchée il reprend donc:

"Sinon, utilisez un des uniformes qu'on a dans le coffre. Personne arretera une voiture conduite par un fridolin."
Après avoir torché son assiette, il termine:

"Pour ce qui est de la date c'est après demain! A la Halle Tony Garnier. Voila tut ce qu'il y a a savoir"

Il leur tend les documents qu'on lui a remis, y compris la photo d'Unger.

"Ca c'est le type qu'il nous faut, vous memorisez la tronche, je voudrais pas qu'il se ramasse un pruneau perdu. Y'a tous le reste des détails."

Auguste sourit, soulagé.

"Auguste, Auguste Lopez. On part quand?"

L'autre répond avant de sortir de la salle en vitesse. "Dans trois heures."

Tillon le regarde s'éclipser. Puis reporte son regard sur Auguste.

"Lopez... Comme le George Lopez ? Vous êtes peut-être de la même famille ?"

"C'est le genre de truc qu'on évite de dire aux semi-inconnus mais tu m'inspires confiance. Ouais, c'est mon darron. Tu le connais d'où?"

Lopez n'est qu'a moitié étonné de savoir que son père connait ce type. Peut-être même va-t-il apprendre que son paternel travaille lui aussi contre les boches.

[Sorry, pas vu qu'il y avait eu une réponse]

Auguste sourit et secoue la tête. Sacré Papa, il est connu comme le loup blanc. Forcément, énormément d'anars de cet âge avaient bossé à Sebastopol.

-Ouais, c'est bien lui. Et ouais, il se porte plutot bien. Il m'a rien dit sur ses activités du moment, mais je devine qu'il se contente pas d'aller bosser."

Cela dit, l'heure tourne et Auguste est pressé de voir de l'action.

-Bon, on se met en route? Z'avez un camion? On met mes hommes dans la voiture, et je vous accompagne dans le camion. Un type en uniforme dans chaque véhicule."