La Presqu'île

Quartiers Résidentiels riches... Place des Terreaux, Place Bellecour, Rue de la République... et contrôles allemands...

[

Cathédrale St Jean]

Les rues sont quasiment desertes. Il fait froid, et Charles entend la chaine de sa bicyclette tourner. Le temps est gris, et en passant le pont sur la Saone, notre ami arrive sur la place Bellecour.

La plus grande place d'Europe lui permet un large champs de vision: au bout, il distingue une voiture SS, et quelques soldats allemands, visiblement entrain de perquisitionner un appartement. Ils ne l'ont pas remarqué.

Charles, voyant le véhicule au loin, ne changea pas de direction pour autant...Un changement brusque serait encore plus suspect et pourrait être mal interprété, comme s'il avait put avoir quelque chose à cacher...

Il continua alors sur sa lancée, le regard vers le sol, et tourna à la premiere rue sur sa droite qu'il croisa.Il se faulila de rue en rue afin de s'éloigner du lieu de désastre que devait surement vivre à l'heure actuelle les propriétaires de cet appartement.
Le bureau était encore loin mais d'ici dix minutes il y arriverait sans peine.

S'éloignant de la Place Bellecour, par la droite, et fesant un large détour, Charles revint sur son itinéraire vers son appartement. Il sillonnait dans les ruelles parallèles aux grands axes, ce qui lui permettait d'éviter le gros des troupes de la gestapo.

Comme prévu, dix minutes plus tard, il arrivait au bas des pentes de la Croix Rousse. Alors qu'il tournait au coin d'une rue, il heurta un corps accroupi au bas du mur de l'immeuble. Manquant la chute, il s'aperçu qu'il était rentré dans un gamin d'environ 16 ans. Ce dernier habillé vaguement avec des vêtements chaud, et un berret enfoncé sur la tête tenta de s'enfuire, mais il dérapa et retomba au sol...

Charles posa alors son velo au sol et alla voir le gamin qu'il venait d'heurté violament.

_"Et bien gamin...Ca va?Rien de cassé?"

Voyant que le jeune homme avait l'air apeuré, Charles prit les devant afin de le mettre en confiance.

_"Un peu de plus et c'était moi qui finissait la tête sur les pavés et vu mon âge je m'en serait pas aussi bien sorti que toi..."

Charles espérait un sourire du gamin mais celui-ci ne lui rendit pas.

_"Alors petit,qu'est ce que tu fais aussi tard dehors et tout seul?Si les Allemands te voient, ils vont t'embarquer illico..."

Le vent soufflait dans les petites rue de Lyon et le froid se faisait de plus en plus agressif.
Charles était immobile, au-dessus du petit, attendant une réaction quelconque, une explication à vrai dire.

"D'abord il est pas si tard: il est même pas 17 heures. Après chui pas p'tit."

La voix du gamin en pleine croissance était rauque. Il se débattit et s'éloigna de Charles en reculant. Il alla coller son dos au mur de l'immeuble. Alors qu'il regardait à gauche et à droite pour s'enfuir, une petite voix, celle d'un enfant, se fit entendre.

"Emeric !! Emeric, sors moi de là ! Aide-moi, t'es où ?!"

D'une ouverture au ras du sol, semi-circulaire et qui, généralement, menait aux caves des immeubles, sortait une main tachée de suie... Emeric, l'interpellé, n'osa plus bouger, et fixa son regard soudain effrayé sur la main.

Charles fut effrayé par cette vision.Un enfant dans une cave, prisonnier de cet immeuble comme un rat sur une tapette, se débattant, criant, appellant, sans que personne ne puisse venir l'aider.

_"Mais c'est un enfant qui se trouve dans cet cave?"

Puis se rappelant les mots de l'enfant emprisonner dans cet cage de beton et d'acier.

_"Bon Emeric c'est ça...?"

Regardant le gamin collé au mur, immobile telle une statue.

_"Il faut que tu me racontes tout maintenant.Pourquoi tu es tout seul dehors?Pourquoi un enfant est dans une cave et t'appel?"

Laissant un silence afin de laisser le temps à Emeric de répondre et de se sentir en confiance.

_"Si tu ne me dit rien Emeric, je ne pourrais pas t'aider..Ni toi, ni le petit qui se trouve là-dessous..."

Montrant d'un signe de tête l'ouverture de la cave qui donnée sur la rue.

La voix rauque répondit en rouspetant.

"L'enfant, c'est mon frère. Et faut bien qu'on se nourrisse !"

Il se précipita à l'ouverture.

"Passe le saucisson !"

Il le récupèra, et tendit sa main.

"Allez attrape ma patte !!"

Il tira son petit frère, mais ce dernier sembla soudain coincé, ou trop lourd, bref: il n'y arrivait pas. Pendant que Charles les regardait, il entendit les pas réguliers d'une escouade de miliciens sur le pavé, remontant une rue voisine.

En entendant le résonnement des bottes sur le pavé des rues de Lyon, en pensant à ce que pourrait advenir de ces enfants si les Allemands les trouvaient dans cette situation, Charles poussa Emeric et prit la main de son frere, encore coincé dans cette cave, et le tira de toute ces forces afin de le faire sortir de ce piège.

_"Prend ma main gamin, et pousse sur tes jambes...."

Le bruit de l'effort resonna dans la rue.

_"...Aller monte...."

Le jeune frere d'Emeric était sortie d'affaire mais il restait les Allemands, dont le bruit des bottes se faisait de plus en plus présent, de plus en plus bruyant.

_"Bon, maintenant je ne veux plus un bruit, plus aucun mot, vous me suivez et on discutera de tout ça dans un endroit discret....Ne t'inquiète pas Emeric, je ne te veux aucun mal, je veux simplement t'aider toi et ton frere mais si on reste là c'est les Allemands qui nous trouverons et là on sera très mal...très mal..."

Charles se mit alors en route, marchant à coté de son velo et se retournant pour appeler les 2 gamins.

_"Allez on y va maintenant...On traine pas..."

Charles et les enfants se mirent donc à marcher rapidement, remontant les pentes. Très vite, le bruit des talons sur la chaussée les rattrapèrent. Lorsque la milice tourna au coin de la rue, Charles entendit l'appel forcé qui leur était destiné, à lui et aux enfants:

"Halte-là !!"

Ils se stoppèrent net....

_"Ne bougez pas les enfants et laissez moi leur parler...On va faire comme si j'étais votre père et que l'on rentrait à la maison..."

Charles se retourna alors, et s'immobilisa à la vue de la milice qui approchait en leur direction.

Les miliciens les rejoinrent bien vite.

"Vos papiers s'il vous plait..."

Charles sortit alors de sa poche intérieur de manteau des documents, certes froisés, mais en règle et les présenta aux miliciens.

_"Tenez, les voilà.."

Puis,entourant son bras autour des épaules d'Emeric et de son petit frere se trouvant juste devant, Charles regardait les miliciens droit dans les yeux, leur montrant ainsi qu'il n'avait rien à se reprocher ou a cacher sur son identitée.

Le soldat pris les papiers des mains de De Laraimondit et commença à les parcourir, jetant de temps en temps des petits coups d'oeil au propriétaire de ceux ci comme pour vérifier qu'il s'agissait bien de monsieur Garbeau comme indiqué.

"Ce sont vos enfants?" questionna t'il en montrant du menton les enfants...

Charles serra de plus belle ces bras autour des petits et regarda le milicien droit dans les yeux.

_"Oui c'est exact."

Puis faisant un legers signe de tête vers les enfants comme pour les présenter.

_"Emeric et Jean Garbeau...Se sont mes enfants et nous nous rendions chez nous..."

Charles prit alors un air triste, levant les yeux au ciel puis vers les enfants.

_"...Nous revenons de l'église où nous avons prié pour ma femme car elle est souffrante..."

Il s'arreta alors de parler.Regardant le milicien et attendant un signe de sa part pour reprendre leur chemin vers son bureau.

Le soldat contnua a feuilleter les papiers jusqu'à la fin avant de lancer un

"et les leurs?"

Charles garda son sang froid et répondit instantanement, évitant ainsi de laisser un blanc et laisser au milicien le temps de réfléchir et de se douter de quelque chose.

_"Et bien pour tout vous dire je les ai oublié chez nous...On est parti à l'église précipitament sans réfléchir je l'avoue mais les enfants tenez tant à s'y rendre que j'ai dut céder...Et voilà,j'ai oublié les papiers..."

Se tournant alors vers les enfants avec un air de déception.

"Bon vous avez de la chance pour une fois. Mais que ça ne se reproduise pas..."

Visiblement De Laraimondit était tombé sur un bon chrétien et aussi, heureusement pour lui, quelque peu crédule.

Il termina la conversation avec un salut militaire allemand avant de tourner les talons.

Charles remercia d'un signe de tête le milicien puis prit les enfants par la main avant de tourner les talons à son tour.
Après avoir passé quelques rues, puis tourné dans une autre, à l'abri des regards indiscret, il prit la parole.

_"Bon on l'a échappé belle....Maintenant je ne veux plus aucune question sur le chemin.Je vous amène dans un endroit où vous serez en sécurité et où vous pourrez manger et m'expliquer tout ce qui vous arrive."

Charles prit alors son vélo par le guidon prit la rue en face de lui afin de pouvoir rentrer au 'Bureau' et se détendre après cette fatiguante journée.
Après quelques metres à marcher tout seul devant, il se retourna et appela Emeric et son frere afin qu'il le suivent...Il manquerais plus qu'ils croisent une autre milice et la journée aurait atteint son summum.

_"Allez Emeric!!Appel ton frere et suivez moi.Je vais vous donner à manger dans un endroit où l'on sera en sécurité..."

Charles reprit alors sa marche, entendant derreire lui le pas des petits qui couraient pour le rattrapper et se mettre à sa hauteur...Un sourire sur son visage s'illumina alors.
Après une bonne marche qui dura au bas mot 10 bonnes minutes, la petite troupe arriva dans le vieux Lyon où Charles suivez son instinct pour se retouver dans ce dédale de petites rues qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau.Un virage à droite, puis deux à gauche suivit d'une grande rue où ils tournerent de nouveau à droite et les voilà devant leur but.La porte marron qui se trouvait devant eux s'ouvrit alors, Charles s'y engouffra et la referma derriere els enfants.

[Entrée de Bernard Ducros]

Bernard Ducros arriva pas les quais. L'Hôtel-Dieu, très beau bâtiment de style néo-classique, massif à souhait, occupait tout pan de ceux-çi, faisant aussi la jonction avec la place Bellecour.

Le bâtiment était tellement grand qu'il en existait plusieurs entrées, vers différents services apparemment. Aucune indication n'était visible quant-à quelle orientation prendre. Leur accès étaient réglementés par des contrôles effectués par des soldats allemands. Ceux-ci étaient visiblement deux ou trois, pas plus, derrière une barrière qu'ils soulevaient lors d'entrées ou de sorties de véhicules.

Bernard, simple passant dans cet après-midi ensoleillée, n'attirait pas l'attention sur lui, même si les rues n'étaient pas extrèmements fréquentées.

Bernard, lui qui sortait de sa petite campagne était impréssionné par l'architecture d'un style qui reste pour lui inconnu mais pas moins attrayant.

Derrière ses lunettes il épiait les barricades et tentait de trouver un moyen d'entrer. Aprés une courte expertise, selon lui le meilleur moyen resterait de passer en tant que visiteur. Son imagination marchait a plein régime pour trouver une idée crédible.

Pour que le tout soit coéhérent il ne perdit pas de temps a la déscente du bateau et il se dirigea tranquillement vers l'accé principal. Le soldat qui se trouvait de l'autre coté de la barrière lui fit signe de s'arreter, Bernard lui expliqua la raison de sa venue.

"Bonjour je viens mon frére ilest gravement malade et j'aimerais avoir de ses nouvelles"

L'allemand s'exprime dans sa langue maternelle. Bernard n'y pipe mot, mais le langage des signes aide. Il doit prendre la prochaine entrée à droite. Une fois tû, l'allemand le regarde avec un air impassible.

Bernard se rend à l'entrée suivante et redonne la même excuse. On le laisse passer, mais est de nouveau stoper à un nouveau poste de contrôle. Là, un homme chauve à lunettes, en tenue de médecin, est assis devant un registre posé sur un bureau. Il a une plume à la main.

"Votre frère. Comment s'appelle-t-il ?" Il a l'accent allemand.

Ce qui devait arriver arriva, la question qui mettait tous par terre.

"Votre frère. Comment s'appelle-t-il ?"

Le truc pas prévut, mais il n'avait pas le droit a l'erreur. Il s'offrait plusieurs solutions a lui, la première sortir un nom de nul part, trés risquée mais trés crédible si ça marche. La seconde, la violence, trés risquée et pas trés discret, a oublier. La dernière consistait a faire comme si l'accent du medecin rendait incompréhensible ses phrases. Bernard prit donc un air d'incompréhension et se pencha en direction du medecin.

"Pardon vous avez dit quoi ? je comprend pas, bon sinon c'est pas grave dite moi ou se trouve Soeur Marie Beth c'est elle qui s'occupe de lui, hein quoi ?, SOEUR MARIE-BETH"

Il prononça les dernières syllabes de marinère distinctes et appuyées par des gestes significatifs pour bien lui faire comprendre et surtout pour le bluffer.

Le Médecin allemand soupire. Il regarde un instant de côté, puis appelle du regard un soldat allemand qui se tenait au poste de contrôle. Ils échangent quelques mots en allemand. Puis, il s'adresse de nouveau à Bernard. Il parle plus lentement, articulant au mieux sa prononciation.

"Ne me prenez pas pour un imbécile. Vous vouliez rendre visite à votre frère, je vous demande quel est son nom, pas quel est le nom de la personne qui s'en occupe. Nous pourrons ainsi mieux vous orienter."

Il déglutit, son visage restant tout autant fermé que celui d'un allemand.

"Je vous prie de me donner son nom."

À ses côtés, le soldat allemand garde la position de garde-à-vous, serrant son arme dans ses mains.

**Non il va pas me lacher lui, bon un nom qui passe par tout vite, Martin, oui c'est bien ça Martin !**

"Hein quoi ? je comprend pas, Mon nom est Mr.MARTIN, MARTIN"

Il rajouta des gestes le désignant et il continua de faire comme si l'allemand avait un fort accent. Le stress montait chez Bernard, les secondes sont longues. Ducros fit un petit sourire au soldat qui semblait assez perplexe au regard de la situation. Le franc-maçon rangea ses mains dans ses poches. Il tentait déja d'anticper la réponse du medecin, qui au cas ou qu'elle serait négative mériterait en réponse une réaction acceptable et crédible.