Les pentes de la Croix Rousse

Rues, ruelles, et traboules...

Angéline Vernier arpentait la montée des Canuts. Cette rue, bien qu'étant assez étroite (4 mètres de large) était la rue pietonne principale des pentes. Elle reliait directement l'Hotel de Ville de Lyon au plateau de la Croix-rousse et était bordée des magasins les plus chics du quartier.

Les Canuts étaient le lieu où se trouvaient le plus de tisseurs de soie. Ceux-ci avaient montés un véritable commerce, et pour transporter les tissus vers les boutiques de vêtements, ils empruntaient les fameuses traboules: passages couverts sous les immeubles, pour protéger la soie des intempéries. Ce réseau souterrain s'étendait à toute la Croix-Rousse et même au quartier du Vieux Lyon.

Angéline s'arrêta devant la boutique du "Mode Atouts", un petit magasin qui avait survécu aux nombreuses fermetures dans le quartier, par manque de client. À l'intérieur, on pouvait voir le vendeur conseiller un couple, l'homme étant officier allemand. Dans la vitrine, une robe longue rouge et soyeuse s'offrait à la vue de tous aux coté d'une autre robe de soirée couleur prune.

Souffrant du léger vent frais de saison, je prenais soin de mieux nouer mon écharpe et de relever le col de mon manteau. Celui-ci était pernicieux et me faisait penser qu’il était encore heureux que je porte des bas, habillement qui pourtant se faisant de plus en plus rare aux vues du faible approvisionnement et du coût ne cessant de grimper. Bien consciente de l’évolution perpétuelle de l’inflation, mes pas m’avaient emmenées dans cette rue touristique où j’aimais flâner durant de long moment devant les vitrines afin de m’en acheter une nouvelle paire.
Mais avant de pousser la porte de la boutique, je me surprends à observer longuement les deux jolies robes en présentoirs. Je m’imagine bien aisément les essayer puis les porter, trouver les occasions de le faire, m’enivrer de ces moments que j’imagine plus que je ne vis.
Sortant de ma rêverie, je me décide de franchir le pas et d’entrer.

D’une voix franche j’offre mes salutations aux personnes présentent.

-Bonjour madame, messieurs.
Puis je me permets bien vite un commentaire pour la dame.

-Si je puis me permettre, madame, aux vues de votre hésitation, je suis persuadée que la magnifique robe de soie rouge saurait véritablement s’assortir à votre teint ainsi qu’à la couleur de vos cheveux.

Puis voyant que je viens comme souvent de me mêler d’une chose qui ne me regarde pas, je rougis délicatement en croisant le regard de l’officier.

La femme, heureuse d'entendre un avis féminin (autre que ceux de son mari et du vendeur), se retourna vivement vers Angéline. Son visage se figea lorsqu'elle croisa ses yeux dans les siens. Après un instant d'hésitation, un sourire apparu au bout des lèvres de la cliente:

"Angéline ? Angéline Vernier ? C'est Agnès !!"

Le sourire franc, aux dents blanches, Agnès vint prendre la main d'Angéline pour la serre entre les siennes. Angéline la reconnu à cet instant: Agnès avait été sa camarade d'école primaire. Elles y avaient fait les 400 coups.

"Comment vas-tu ? Tu te souviens de moi, j'espère... L'école Jules Vernes !!"

Je dévisage quelques instants la jeune femme puis prenant pleinement conscience de son identité je m'empourpre davantage dans un demi sourire.

-Ho comme je suis confuse de ne pas t'avoir directement reconnue.

Machinalement je ne pense pas à dégager ma main prisonnière des siennes tout en continuant la conversation protocolaire due à ce type de rencontre.

-Comme je suis contente de te revoir, ça fait une éternité!
-Oui je me souviens très bien de l'Ecole Jules Vernes, je crois ne m'être autant jamais amusée qu'avec toi durant cette période.

-Mais alors dis-moi, que deviens-tu et que fais-tu dans cette boutique?

De temps en temps je regarde l'officier allemand cherchant à deviner ses réactions vis à vis de la situation et plus particulièrement vis à vis de moi.

"Et bien tu vois je fais quelques emplettes avec (sur un petit ton plus bas) mon homme. Il est officier..."

Agnès appuie sur le dernier mot en lançant à Angéline un regard fier et excité. Elle lui tapote la main avec son doigt, et puisqu'elle tourne le dos au militaire allemand, celui-çi ne voit rien de ce qu'il se passe: le doigt aborre une jolie bague en or sertie d'un diamant.

"C'est une bague de fiancailles !

Et toi, alors ?! Que deviens-tu ?"

Pendant qu'elle me parle, je la détaille davantage afin de ressentir tous les changements notoires depuis nos années scolaires que ce soit dans la façon de s'habiller, de parler ou d'une manière plus générale tout ce qui a attrait à l'argent chez elle.

Je me rends bien vite compte que sa condition a bien évolué et qu'elle a rejoints le rang des "hauts de ce monde"
Lorsqu'elle me parle de "son homme", je ne puis m'empêcher de jeter un coup d'oeil à son égard en arborant un sourire trop faux pour être honnête mais qui se veut de circonstance afin de ne pas paraître trop suspicieuse.

Je lui réponds sur le même ton.
-Ho et bien, en plus il est bel homme, on dirait que tu as su y faire encore une fois.

Puis elle m'attire davantage dans la confidence et me montre la cerise sur le gâteau.
Je suis effectivement assez troublée, à la fois par le fait qu'un officier allemand puisse être à ce point amoureux pour faire de telles folies mais aussi parce qu'effectivement ça m'a l'air d'être un très beau cadeau que je n'ai jamais eu la chance d'avoir.

-Et bien toutes mes félicitations, alors à quand le mariage?
Je dis cela d'un ton presque intéressé, comme si cela pouvait d'une manière ou d'une autre m'offrir l'opportunité de mieux flirter avec l'ennemi s'il lui prenait le désir de m'y inviter.

Voyant qu'elle continuait sur une lancée interrogatrice, je pris soin de lui répondre, mais en ayant toujours à l'esprit qu'elle me devait elle aussi une réponse.
-Moi rien de spécial, je suis mariée à un magicien et j'ai deux adorables fillettes.
-A vrai dire, je m'ennuie quelque peu en ce moment et je t'avoue que ça me fait du bien de te revoir, dommage que je n'ai pas les moyens de me payer une belle robe, sinon ça aurait été un plaisir pour moi de t'accompagner parfois lors de tes sorties lyonnaises.

Je présuppose malgré moi qu'étant accompagnée d'un officier allemand, qu'il devait lui être facile de sortir fréquemment ayant un "ausweis vivant" avec elle.

Agnès est devenue une femme épanouie, et visiblement heureuse. Cela se voit nettement sur son visage: jeune, bien dessiné, féminin à souhait.

"Le mariage avec Günther se fera après la guerre. Contente pour toi que tu ai pu réussir ta vie !"

Elle hoche la tête avec un grand sourire, très contente d'avoir croisée son ancienne amie.

"Mais ca me ferait plus que plaisir que tu nous offres ta compagnie un de ces soirs." se tourne vers Günther, "hein, Günther ?! On pourrait l'inviter à dîner à la maison, avec son mari !", puis de nouveau vers Angéline, "Tu accepterais ? On pourra parler de l'ancien temps, comme ça... Et à un dîner, tu n'as pas besoin d'avoir de belles robes..."

Je l'écoute attentivement tout en ne cessant de la détailler puis arborant un fin sourire je prends dès lors la parole.

-En tout cas tu es radieuse et ça fait plaisir à voir. Je vois que tu as su tirer les bons côtés de cette guerre.

Je suis alors pensive en disant cela l'espace de quelques secondes.

-Ho et bien si ça ne vous déranges pas, je ne refuse pas votre invitation, j'en parlerais à mon mari, mais avec les filles c'est pas évident à vrai dire. Je te tiendrais au courant, il faudrait que tu me donnes ton adresse et un moyen de te contacter.

-Mais pour en revenir à la robe, je pense que je ne la laisserais pas filer à ta place, je suis certaine qu'elle t'ira à ravir.

Je reste à nouveau un instant songeuse en la détaillant.

"Oh oui oui oui !!"

Coup d'oeil à Günther.

"Nous venons d'emménager Place Bellecour, dans un grand et bel appartement. 12, Place Bellecour. J'attend de tes nouvelles avec impatience... Sur ce, je pense que tu as d'autres choses à faire, on va terminer cet achat avec Günther !"

Avec toujours autant de soleil sur le visage, Agnès fait la bise à son amie retrouvée. Puis, se tournant vers le vendeur, désigne de l'index la robe rouge.

"Puis-je essayer celle-ci, s'il vous plait ?"

Angéline se retourne pour ressortir du magasin. Par la vitrine de la devanture, elle aperçoit juste de l'autre coté de la rue pietonne, adossé à un mur et vétu d'un grand cache poussière, Xavier, le Compagnon, entrain de fumer une cigarette.

[Nouveau Contact]

Remarquant Xavier, je fais mine de ne pas l'avoir vu afin de ne créer aucun lien directe public avec lui puis je flâne encore devant quelques vitrines pour enfin prendre la direction de mon "bureau" afin je l'espère de l'y retrouver.

Car il me semblait bien étonnant de le voir ici, il a sans doute quelque chose à me dire, je préfère que cela se fasse dans la plus grande discrétion.

Je fais bien attention durant tout le trajet à voir si je suis suivie, de telle manière si c'est le cas à faire en sorte de paraître la plus naturelle possible et que je passe juste pour une femme faisant quelques boutiques.

Xavier suit Angéline. Celle-ci trainant, il la rattrape petit à petit. C'est en face de la vitrine d'un magasin de décoration d'intérieur qu'il l'accoste. Ils regardent tout deux en silence une lampe en bronze, dont l'abat jour est en peau de vessie de porc. Le Compagnon s'est rallumée une deuxième cigarette. Il souffle la fumée vers le ciel.

"Belle lampe, n'est-ce pas ?"

Il n'attend pas plus de quelques secondes la réponse d'Angéline, qui de toute manière, ne trouvait pas de commentaire adéquat à cette lampe de salon.

"Non, elle n'est pas de mon goût. Vous vous en sortez avec votre affaire ?"

Que Xavier aborde le sujet ainsi, en pleine rue pietonne, devait sûrement signifier que la zone était sûre, du moins pour le moment. Et que sans aborder ouvertement le sujet, ils pouvaient en parler sans craindre que les murs ne les écoutent.

Depuis un moment je sentais que j’avais un peu mal aux pieds et plus particulièrement au pied droit.
Tout en regardant Xavier avec une certaine tenue digne de mon rang lié au beau sexe, je plie délicatement mon genoux afin de lever ma jambe vers l’arrière et emmener mon escarpin à portée de main où je peux donc l’ôter afin d’y déloger un malencontreux petit cailloux.

Sans être pour le moins du monde décontenancé malgré mon numéro d’équilibrisme je fixe l’homme dans les yeux afin de prendre la parole d’une voix basse et non audible à plus d’un mètre.

-Infiltrer la résistance me semble plus difficile que ce que je croyais. Mais je n’ai pas dis mon dernier mot afin d’y parvenir.

Je replace ensuite ma chaussure et repose mon pied à terre reprenant un meilleur équilibre et une position plus digne bien que sans doute moins sexy.

-Par contre j’ai une bonne amie d’enfance qui est fiancée à un officier allemand. Je dois aller dîner chez eux bientôt, j’ai peut-être là une opportunité d’infiltrer l’ennemi. Je pense que ça pourrait nous être aussi très utile.

Je le regarde ensuite dubitative, en guettant ses réactions, me demandant s’il n’avait pas lui aussi des nouvelles à m’annoncer. Je garde pour l’occasion un très agréable sourire tout de même.

Xavier n'a guère de réactions: il se contente de regarder la lampe et parle comme s'il la commentait.

"Utile mais aussi très dangereux. Vous êtes encore une nouvelle recrue. Je vous conseillerai de ne pas trop vous meler de leurs affaires pour l'instant, si vous voulez rester en vie."

Il marque une pause pour tirer un latte de sa cigarette. Et tout en recrachant la fumée:

"Mais rien ne vous empêche d'aller à ce dîner. Concernant votre affaire..." Il tapotte sa clope pour en faire tomber la cendre. "Si vous en ressenter la nécessité et si cela peut mener à une certaine réussite, n'hesitez pas à nous dévoiler. Rien de mal ne peut nous être fait, entre resistants. Il en va de la survie de la France."

Mon interlocuteur m'intrigue et me fascine à la fois.
J'ai cette étonnante sensation de savoir que j'agis pour mon pays et pour des valeurs que j'estime être justes, mais que je mets ma propre vie en jeu.

-A quoi bon n'être que spectatrice des évènements, s'il y a des risques à prendre c'est dès à présent, il y a une guerre en jeu et des tas de vies qui peuvent dépendre de nos agissements d'aujourd'hui. Laissez moi infiltrer les allemands, je m'en sens pleinement capable.

Je m'étonne moi de la teneur de mes propos, mais je suis parfaitement convaincue du bien-fondé de mon action.

-Pour la résistance, je vais dévoiler ma position au sein de notre société. Je n'osais pas trop à présent, mais vous avez raison, nous agissons pour un même combat.

-Je vais devoir vous laisser. A très bientôt.

Je reprends dès lors mon chemin en direction de ma demeure.

Et Xavier de regarder Angéline partir sans sourciller.

[Tu continues où tu veux, je te répondrai comme il le faut.]

[Entrée d'Angéline Vernier]

Place du Griffon. Une toute petite place triangulaire cernée par trois hauts immeubles d'habitation: un platane, un banc, trois petits vieux posés dessus regardant cinq pigeons sans discuter, une seule buvette "La Fourmi Rouge", pas de terrasse. De toute façon, pas la place de mettre une terrasse.

Angéline s'avance, seule, dans son petit tailleur. Les vieux lèvent la tête pour regarder fixement et sans aucune gêne sans doute la seule distraction de la journée. La place est tellement perdue dans la quantité phénoménale des ruelles constituant les pentes de la Croix Rousse que la réaction des octogénaires coule de source.

Elle s'arrête sous le platane pour retirer un autre cailloux qui s'est glissé dans sa chaussure. Il fait un peu froid, d'autant plus que le ciel est couvert, mais selon les journaux, il se dégagera dans l'après-midi.

« Décidément, j’ai pas de chance avec les cailloux en ce moment… »
Avec toujours cette grâce je le retire tout en adressant un regard aux petits vieux qui se termine par un léger sourire de contenance aux vues de ma position délicate, appliquée d’un bras contre le platane afin de ne pas tomber.
Une fois cette épreuve terminée, je prends soin de défroisser ma jupe et je ressers bien mon manteau, étant de nature frileuse de toute façon. Je replace ensuite mon foulard et d’un pas décidé je m’approche de la buvette.

Je pousse la porte et adresse un sourire à tout regard croisant le mien en prenant la direction du comptoir.

-Bonjour !

Le serveur, derrière le comptoir, dévisage Angéline. Il essuie une tâche inexistante. Il a le visage fin, sevère. Il ne doit pas avoir plus de 22 ans.

"M'dame."

Il écarte un verre vide sur le comptoir, soutenant inlassablement le regard d'Angéline Vernier. Dans la taverne, il n'y a quasiment personne. Au fond de la salle, assis autour d'une table, trois hommes boivent un coup. Deux sont de dos, l'un d'eux porte la même veste que Lucien. Mais sa tête est baissée, et Angéline n'arrive pas à savoir si c'est bien lui.
Hier soir, il est rentré tard. Les filles étaient couchées, et Angéline l'attendait comme à son habitude dans la cuisine. Il avait mangé son plat froid, sans un mot, avait embrassé sa femme avec passion, et, s'étant couché, s'était endormit très vite. C'était le genre de réaction qui le tenait lorsque lui et son groupe de resistance opérait en ville. Ce matin, Angéline s'était réveillée dans un lit vide de son mari. Elle ne l'avait pas vu de la journée. Le serveur la ramena à la réalité.

"Je vous serre quelque chose ?"

Affronter un monde d’hommes n’était pas évident pour une femme et encore moins lorsqu’elle se devait d’aller dans des lieux où rarement les femmes y mettaient les pieds.
La sensation de se sentir dévisagée et pas vraiment à sa place était parfois très désagréable, mais l’éducation d’une femme de condition essai de nous apprendre à faire fi de telles considérations.
C’est donc avec un « naturel » forcé que j’essai de donner bonne figure. Tâche à laquelle je m’étais habituée depuis de nombreuses années, la quête afin de mieux connaître qui était ma mère m’ayant permis de côtoyer des gens de tous types où ils valaient mieux qu’ils ne devinent pas qui je pouvais être.
Je dévisage un instant le serveur, je le trouve jeune mais déjà sans doute bien trop durci pour son âge, décidément la guerre fait aussi des ravages sur les apparences, rendant plus mature bien trop tôt certaines personnes.
J’essai par un agréable sourire de soustraire ses traits assez durs et ainsi de le mettre davantage en confiance.

-On m’a fait savoir que le vin ici était des plus exquis et que si je passais par là, il était indispensable que je visite votre cave. Puissiez-vous m’y accompagner ?

Sa voix féminine s'élève dans la buvette, où il regnait un certain calme apparent. Du coin de l'oeil, Angéline note une agitation de la part des trois hommes du fond. Ils se lèvent tous. Elle reconnait Lucien qui lui adresse un regard neutre. Un autre adresse un signe de tête au serveur. Ils quitte la pièce en empruntant la porte des toilettes.

"Ok. Vous devriez faire un tour par les toilettes. en attendant que j'apporte ça." Il ne regarde que son comptoir sombre. "Les toilettes sont au fond du couloir à gauche."

Angéline aquiesce, et s'y dirige.

[Lien sur ton Bureau]

[Entrée d'Auguste Lopez, Rue Leynaud.]

Auguste, mené par Vivien, sort de la traboule. Devant eux est garé une petite Peugeot 201 rouge. Jules est déjà au volant, il ouvre les portes d'un coup de main avant d'ajouter:

"Si on veut monter jusqu'à Paris, il vaut mieux tracer directement !"

Il jette un regard interrogateur à Lopez, attendant son accord pour démarrer.

"C'est parti, mon coco. Commence a conduire, tu connais mieux la région, on se relayera."
Il s'installe confortablement coté passager, cale sa casquette par dessus ses yeux, et se prépare à roupiller. La route sera longue, il aura bien le temps de discuter avec Vivien lorsque son tour viendrait de conduire et pour l'instant, autant prendre du repos.

La voiture démarre. Elle se retrouve très vite sur les quais de la Saône qu'elle entreprend de longer. Lopez ferme l'oeil sous les sursauts répétitifs de la voiture sur l'asphalte.

[

Ligne de Démarcation > Sud de Dijon]

[Entrée d'Angéline Vernier]

Lucien a juste le temps de serrer la main de Jean avant d'être entrainé par Angéline. Dehors, alors qu'ils remontent tout deux doucement vers leur immeuble, il met ses mains dans ses poches.

"Qu'est-ce que c'est que ce coup fourré ? T'aurais pû m'en parler un peu plus tout de même, de ce couple d'amis."

Le vent s'est levé. Il est sec et froid, irrite les lèvres. Lucien remonte le col de sa veste, Angéline met ses mains dans ses manches.

"On va chercher les filles à l'école ? C'est l'heure de la sortie..."

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